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Journée doctorale

NOUVELLES APPROCHES. Architecture, urbanisme, sciences sociales.

Cette journée fait partie d’un cycle de rencontres doctorales destinées à explorer de nouvelles approches dans les disciplines qui font de l’architecture et de la ville leurs champs d’investigation et de réflexion.
Les interventions visent à rendre compte de la multiplicité de regards et d’approches méthodologiques, illustrant la diversité de sujets de recherche qui caractérise aujourd’hui les études touchant aux évolutions du bâti et aux phénomènes urbains. La construction d’un dialogue interdisciplinaire enrichit les perspectives actuelles.
La journée consacrera une attention particulière à la dimension patrimoniale et ses enjeux.


PROGRAMME

9h30

Philippe CIEREN (ENSAS) et Angelo BERTONI (ENSAS, AMUP)
Mot de bienvenu

Anne-Marie CHATELET (ENSAS, ARCHE) et Denis BOCQUET (ENSAS, AMUP)
Introduction

Jean-Michel LENIAUD, ancien directeur de l’École nationale des Chartes
La conscience patrimoniale est-elle en crise ?
Dans un contexte où tant de bouleversements sociétaux sont susceptibles de s’interpréter comme une crise de la transmission, la spectaculaire restauration de Notre-Dame de Paris doit-elle être considérée comme une étoile filante, la queue d’une comète ou les lueurs d’une aube nouvelle ? À défaut d’une réponse, apportons ensemble des éléments de discussion.
Nicolas LEFORT (ENSAS, ARCHE) discutant

Andrea PANE, professeur de restauration architecturale à l’Università degli Studi di Napoli Federico II
Histoire urbaine, reconstruction, restauration dans l’Italie d’après-guerre : le cas de la piazza del Gesù et de l’église Santa Chiara à Naples
La zone qui correspond aujourd’hui à la Piazza del Gesù Nuovo est sans aucun doute l’une des zones urbaines les plus densément stratifiées de l’ancien centre de Naples. Il représente également, aujourd’hui, l’un des accès privilégiés à la ville antique pour les visiteurs et les touristes.
Le tracé actuel de la place est cependant le résultat d’un intense processus de transformation urbaine qui s’est déroulé sur une période très concentrée, c’est-à-dire entre 1943 et le début des années 1970. En trente ans, en effet, le visage de la Piazza del Gesù a profondément changé, notamment dans sa relation avec la grande église angevine de Santa Chiara, durement touchée par le bombardement du 4 août 1943. La destruction partielle d’une partie des bâtiments qui obstruaient la vue de Santa Chiara sur la place a suscité un débat complexe qui, à partir de 1945, a repris l’hypothèse d’une «libération» partielle de l’église déjà évoquée dans le plan directeur de 1939, et a vu l’alternance des propositions pour un isolement complet de l’église (Guerra, Canino) avec des interprétations plus historiques (Pane), tandis que des reconstructions partielles des bâtiments endommagés étaient encore en cours.
Après une confrontation houleuse, également suivie par la presse municipale, la solution finale sera concrètement mise en œuvre par Roberto Pane et Roberto Di Stefano en variation partielle par rapport à la première proposition de Pane et complétée par le déplacement du portail angevin de la citadelle monastique à sa position d’origine au début des années soixante-dix. Dans les années suivantes, le jardin prévu dans le projet sera aménagé, tandis que la place, entièrement occupée par les voitures depuis des décennies, sera progressivement libérée, prenant son aspect actuel.
L’intervention proposée pour la journée doctorale utilisera cette étude de cas intéressante et articulée pour mettre en évidence le débat complexe qui tourne autour des thèmes de la restauration et de la reconstruction à l’échelle urbaine dans la seconde moitié du XXe siècle en Italie, faisant également allusion aux scénarios actuels pour une éventuelle revitalisation de la place et du complexe monastique, développés dans le cadre du Master of Science «Architecture et patrimoine» de l’Université de Naples Federico II, dont Andrea Pane est coordinateur.
Angelo BERTONI (ENSAS, AMUP) discutant

14h00

Gilles RAGOT, professeur d’Histoire de l’art contemporain à Université Bordeaux Montaigne
Définir un corpus représentatif.
Quelle sélection retenir pour l’inscription de l’œuvre architecturale de Le Corbusier sur la liste du patrimoine mondial de l’UNESCO ? Quel corpus établir pour l’analyse et la protection du patrimoine de la reconstruction en Nouvelle-Aquitaine parmi 80.000 dossiers de dommages de guerre ? Quel corpus considérer pour étudier l’évolution de la maison balnéaire entre 1945 et 1980 parmi les 12.000 maisons de bord de mer construites en Charente-Maritime ? 
Toute recherche suppose la définition d’un corpus d’étude, dont la taille est adaptée au sujet traité et aux conditions pratiques de la recherche, en particulier les délais qui lui sont accordés. La difficulté résulte dans l’équilibre à trouver entre la faisabilité de l’étude et la représentativité du corpus en regard de l’objet traité et de la problématique définie.
En s’appuyant sur quelques études régionales ou internationale aux enjeux académiques ou opérationnels différents qu’il a conduit récemment, Gilles RAGOT évoquera cette juste échelle à tenir entre corpus d’étude, problématique de recherche, enjeux de valorisation et conséquences sur la méthodologie à adopter dans le cas de recherches qui portent sur plusieurs milliers d’objets.
Gauthier BOLLE (ENSAS, ARCHE) discutant

Débat conclusif


Comité d’organisation :
Angelo BERTONI, Denis BOCQUET, Gauthier BOLLE, Anne-Marie CHÂTELET
 

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