«En juin 1914, quelques jours avant l’assassinat de Sarajevo, l’architecte Théo Berst s’élevait contre la guerre et publiait un plaidoyer en faveur de l’art : «Ars plutôt que Mars 1». Il y imaginait, de façon prémonitoire, la création à Strasbourg d’une «École Supérieure pour l’architecture et ses domaines voisins». Une école qui dépasserait les frontières nationales pour réunir les meilleurs artistes des deux pays, qui ferait voisiner Adolf von Hildebrand, auquel Strasbourg devait la statue du «Vater Rhein», et Auguste Rodin, dont certaines œuvres y avaient été exposées en 1907 lors de l’Exposition d’art français contemporain ; une école qui réunirait des sections d’architecture, de mobilier, de peinture, de sculpture, de ciselage, de céramique et d’autres encore. Bref, une «école d’arts appliqués où l’on enseignerait librement comment l’artisanat est sublimé par l’art». Précurseur pour Strasbourg, ce projet de réunion de l’enseignement de l’architecture à celui des artisanats qui lui sont liés, l’était aussi pour la pédagogie, annonciateur de ce qui se fera au Bauhaus.»
Anne-Marie CHÂTELET - https://chmcc.hypotheses.org/2966