Prix

Nicolas Pierson, Alix Munck et Elliot Gardez, étudiants en M1, lauréats du concours « La vernaculaire sans pastiche 2 »

Organisé par la commune de Bourg-Saint-Maurice - Les Arcs en Savoie, le concours d’architecture « La vernaculaire sans pastiche » donne l’opportunité à des étudiants des Ecoles Nationales Supérieures d’Architecture de penser et réaliser un projet de A à Z. Ce concours se place dans la lignée des nombreuses recherches et innovations proposées lors du développement de la station des Arcs. Pour cette deuxième édition, 3 étudiants en M1 à l’ENSAS sont élus lauréats du concours.
Bravo à eux, Alix, Nicolas et Elliot !

Déroulé du concours
Plusieurs contraintes ont été imposées pour toutes les candidatures en commençant par le choix d’un des cinq sites d’implantation des projets. Ces derniers ne devant pas dépasser une surface maximale de 5 m² ainsi qu’un volume de bois inférieur à 3 m3. Des sections de bois et une visserie imposées ont également demandé des réflexions conceptuelles et techniques plus poussées de la part des différentes équipes. Enfin, l’ensemble du projet devait être réalisable en cinq jours, par les lauréats, soit deux à trois étudiants, sans l’aide d’outils de levage.

Après une phase d’esquisse, un jury composé d’architectes, de charpentiers et d’élus locaux ont élu les lauréats des cinq sites retenus pour l’implantation des projets. S’en est suivi une phase de vérification avec le bureau d’étude Arborescence et un représentant de Würth, l’un des mécènes, afin de s’assurer de la faisabilité du projet et évoquer les éventuels changements à prendre en compte lors de la phase de construction. Afin de s’organiser au mieux pour le chantier, une préparation logistique était nécessaire et propice à une mise en œuvre efficace et une réception d’un projet ambitieux au regard du temps imparti.

Proposition des lauréats du concours
« Notre proposition est la suivante : construire, bâtir, fabriquer l’Antre-temps, que nous pourrions définir de la sorte: un lieu, un espace, un cocon dans lequel au détour d’une lecture, on se laisse surprendre à un voyage, à un imaginaire, dans ce lieu si important que la mouvance et les tumultes quotidiens nous empêchent d’apprécier.
Nous souhaitons nous implanter de sorte à créer une respiration entre les places de stationnement et l’abribus tout en nous ouvrant sur les paysages environnants. En ce sens, nous avons conçu et dessiné, un espace traversant, qui désaxé, et couvert d’un toit à deux pans, invite à une déambulation. Le projet, tantôt bardé à claire-voie tantôt à couvre-joints, laisse apparaître des lueurs, des couleurs, des volumes. En s’y plongeant, on y découvre un jeu de mobilier en terme de morphologies (assise-boîte, accoudoirs, bancs extérieurs, assise debout et boîtes à livres), de formes (rectangulaires, carrées), de hauteurs (variations des hauteurs d’assises et de boîtes) et même de couleurs (rouge, jaune et bleu laissant, par transparence, apparaître les fibres du bois) à l’image du meuble ‘’Nuage’’ dessiné par l’architecte Charlotte Perriand. Le tout rythmé, au fil des heures, par les différents jeux de lumières et d’ombres induits par les différents bardages.

D’un point de vue structurel, le projet ne se veut pas innovant ni même extravagant. Il réemploie des modèles de charpentes dits ‘’traditionnels’’ qui en plus d’être efficaces sont très esthétiques. En ce sens, nous avons dessiné trois fermes. Chacune d’elle est unique (en terme de dimensionnement du fait des faîtages) et permet d’appuyer la volumétrie du projet. Celles-ci fonctionnent avec des assemblages mi-bois. Les arbalétriers viennent moiser les poteaux et le poinçon, l’ensemble reliait par les entraits. Enfin le nœud bas est assuré par une cheville en bois. Le but étant de limiter au maximum l’usage de vis pour des assemblages qui se veulent ‘’traditionnels’’.

La participation à ce concours d’architecture nous a permis de concevoir un projet dans sa globalité, des premières esquisses à la fixation des dernières planches et de pouvoir voir enfin le fruit de notre imagination être construit. Nous avons également pu nous confronter aux nécessités logistiques et organisationnelles qui accompagnent les différentes phases d’un concours, notamment celle de chantier, inhabituelle pour des projets d’étudiants. La communication avec le jury, la commune de Bourg-Saint-Maurice, ainsi que les habitants s’est révélée à nous comme primordiale dans la présentation et l’explication du projet et de nos intentions architecturales. Enfin, l’interdisciplinarité avec Adrien, un compagnon itinérant, nous a appris à confronter deux visions spatiales différentes versus la ou les faisabilité(s) technique(s). »

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