Les espaces partagés de l’habitat en question. Regards croisés avec l’architecte Catherine Furet

Quand une architecte et une psychosociologue rêvent ensemble d’espaces partagés… Catherine Furet, architecte et urbaniste, a dédié l’essentiel de sa carrière à l’habitat collectif, avec plus d’une trentaine de projets à son actif, plusieurs fois récompensés. Valérie Lebois, psychosociologue et docteure en architecture, explore, elle, les interactions entre usages, perceptions sensibles et qualités architecturales. Leur rencontre, fondée sur une curiosité réciproque, a donné naissance à un dialogue fécond entre pratique et analyse, nourri d’entretiens, d’observations et de terrains croisés.

Ce livre témoigne de cette alliance intellectuelle et s’articule autour d’un thème central : l’architecture du lien dans l’habitat collectif. Les cours, les passages, les jardins, tous ces lieux d’une potentielle vie commune situés entre le privé et le public, sont les miroirs d’une organisation sociale et spatiale toujours en devenir. À travers cinq chapitres, la conversation s’élabore et interroge les tensions fécondes entre forme et usage, entre individualité et collectivité, entre espace vécu et espace conçu. De la cour à la gradation entre sphère privée et domaine public, en passant par le jardin partagé, les thèmes évoqués incarnent une invitation à repenser l’équilibre entre ouverture et intimité.

Ce dialogue se distingue par la complémentarité des approches, entre la vision pragmatique et engagée de l’architecte et le regard analytique de la psychosociologue, ancré dans les pratiques et perceptions. Il se distingue aussi par une réflexion transversale, reliant l’habitat à son contexte urbain et sociétal, tout en dévoilant la richesse de la relation entre forme, fonction et vécu.

À la croisée des disciplines, le livre ouvre un horizon critique et poétique sur ces lieux essentiels, souvent invisibles, qui structurent nos manières d’habiter et de vivre ensemble. Il célèbre, avant tout, le pouvoir des espaces partagés comme leviers pour réinventer les liens et enrichir la qualité de vie urbaine.

L’ouvrage a bénéficié du soutien de l’École nationale supérieure d’architecture de Strasbourg via l’unité de recherche AMUP, ainsi que du Ministère de la culture. Il a bénéficié également de l’aide financière de l’agence K&+ architecture globale.