La ville-mosaïque que cet ouvrage place en terrain d’exploration privilégié représente aussi bien un outil conceptuel qui permet de comprendre et de se projeter dans le territoire, et une figure vivante de l’imaginaire collectif. Ces deux aspects liés, d’une part, à la construction logique d’un savoir sur l’architecture urbaine et, de l’autre, à l’ensemble des aspects éminemment sensibles provenant du terrain, coexistent en elle et ne peuvent en aucun cas être séparés.
L’autoroute, le Rhin, la coupure centre /périphérie sont des indices imagés de ces frontières autant physiques que sociales. Les pièces qui composent cette mosaïque urbaine ont des noms et des identités bien spécifiques : le quartier allemand, la presqu’île Malraux, la cité-jardin du Stockfeld, les grands ensembles de Hautepierre… Strasbourg, « ville éclatée en de multiples zones » telle qu’elle ressort aussi de l’enquête IPSOS de 2011, voit l’île centrale s’imposer par la puissance symbolique de la cathédrale, faisant ressembler la ville à
« un village en grand », construit autour de son clocher. Mais, les habitants reconnaissent les évolutions et les transformations apportées à leur ville sous forme de « coutures ».
L’inscription du tramway dans l’espace public est vue comme une « aventure urbaine collective », comme un fil conducteur qui a su fédérer l’imaginaire de la ville et en même temps relier ces différents quartiers entre eux.