Charlotte ROY
QUELLE PLACE POUR LES LIEUX DE CULTE DANS L’URBANISME MODERNE ? 
L’exemple des églises du quartier Esplanade à Strasbourg» 
Mémoire de Master soutenu en 2020 sous la direction de Gauthier BOLLE. 

Résumé 

Lorsque l’on s’intéresse à l’architecture religieuse en France, la période qui suit la Seconde Guerre mondiale révèle des enjeux historiques passionnants. Le sujet des églises modernes, symbole d’innovations techniques et d’évolutions sociétales, au sein d’un urbanisme lui-même en plein bouleversement depuis le début du XXe siècle, a révélé très tôt beaucoup de matière de recherches et surtout de nombreuses questions. Ce mémoire, concentré sur les années 1945-1975 à l’échelle française puis strasbourgeoise, ambitionne de croiser deux dimensions : le développement urbain d’après-guerre et les réflexions autour de l’architecture sacrée à cette époque. 
En effet, plusieurs interrogations se pose autour des lieux de cultes au sein de cet urbanisme des Trente Glorieuses : dans la ville moderne, quel est le rôle et la représentation des lieux sacrés ? Qu’est-ce qu’un lieu de culte adapté aux nouveaux modes de vie urbains ? En somme : comment s’articule un urbanisme moderne et l’implantation d’un lieu de culte qui exprime un enracinement plus traditionnel dans la ville ? Par ailleurs, il est important de définir et de comprendre les différentes influences architecturales de cette période : quelles sont celles qui marquent l’architecture sacrée ? Quelles sont les nouvelles formes de représentation et de matérialisation du sacré à cette époque ? Enfin, ce travail se penche sur la région strasbourgeoise au regard de ces enjeux. Ce travail engendre des questionnements plus spécifiques : La particularité de la région, rend-elle différente la manière de concevoir ces lieux de cultes modernes ? Quelle est la place des habitants autour de ces projets au sein de leur quartier ? 
Pour répondre à ces interrogations, la première partie de ce mémoire décrit et analyse le contexte urbain, sociétal et religieux de l’après-guerre. Elle cherche à saisir au mieux la place de l’église dans la vie moderne après 1945 et prend pour exemple le projet d’urbanisme du quartier de l’Esplanade à Strasbourg. La seconde partie étudie les trois projets d’églises de ce quartier. Elle expose chaque projet en détail, ses acteurs, ses difficultés, et en quoi ils illustrent cette période riche en évolution pour les lieux de culte chrétiens dans l’architecture et l’urbanisme modernes. Les églises étudiées sont la Très-Sainte-Trinité (1962-1967, architecte Joseph Belmont), le Christ-Ressuscité (1963-1971, architecte Alphonse-Roger Adrion) et Saint-Matthieu (protestant ; 1964-1967, architecte Willy Grossmann).